Philosophe et militant pour la décroissance, André Gorz a été retrouvé mort avec son épouse le 24 septembre. En 1977, dans son ouvrage Écologie et liberté (éditions Galilée), André Gorz affirmait déjà : « Un seul économiste, Nicholas Georgescu-Roegen, a eu le bon sens de constater que, même stabilisée, la consommation de ressources limitées finira inévitablement par les épuiser complètement [les ressources naturelles], et que la question n’est donc point de ne pas consommer de plus en plus, mais de consommer de moins en moins : il n’y a pas d’autre moyen de ménager les stocks naturels pour les générations futures. C’est cela, le réalisme écologique. On lui objecte habituellement que l’arrêt ou l’inversion de la croissance perpétuerait ou même aggraverait les inégalités et entraînerait une détérioration de la condition matérielle des plus pauvres. Mais où donc a-t-on pris que la croissance efface les inégalités ? Les statistiques montrent le contraire. (…) L’utopie ne consiste pas, aujourd’hui, à préconiser le bien-être par la décroissance et la subversion de l’actuel mode de vie ; l’utopie consiste à croire que la croissance de la production sociale peut encore apporter le mieux-être, et qu’elle est matériellement possible. » La cohorte des tartufes se bouscule en cette fin de mois de septembre 2007 pour lui rendre hommage alors qu’ils combattent par tous les moyens les idées qu’a incarné ce grand intellectuel du XXe siècle.
« Celui qui
croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. » Kenneth Boulding (1910-1993), président de l'American Economic Association.
Bêtisier du développement durable
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