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De Decazeville à Thiviers (du 29 août au 21 septembre 2004)

Decazeville- St Jean Mirabel

Je passe par Livinhac-le-haut, Montredon, St Felix. Je marche en compagnie de pèlerins. Je suis touché par la réaction saine d’incompréhension quand une personne ne comprend pas que les journaux et politiciens soutiennent encore plus de croissance dans les pays riches.

J’écrase beaucoup de mouches de trou du cul d’ânes (mouches plates). Une activité qui occupe. Elles ont une forme spéciale et carapace qui leur permet de résister aux fouettements de queue.

Je bivouaque le soir à coté d’un gîte qui était sensé être ouvert. Toute la nuit Jujube communiquera par le téléphone d’âne (communication par braiments, c’est incompréhensible pour les êtres humains).

St Jean Mirabel - Figeac- Faycelles 30/08

Je passe la journée à Figeac. Chouettes rencontres et discussions dans les rues de Figeac. Horrible expérience d’achat en grande surface avec Jujube. Rien ne semble organisé pour les ânes dans ces grandes surfaces !

Je dépose l’enquête statistique à la Cassagnole, un sympathique gîte pour pèlerins. Je déposerai ces feuilles dans différents autres endroits. J’ai maintenant de magnifiques cartes de visite en tant que « statisticien de chemin ».

Faycelles-Corn-Grèzes 31/08

Je quitte le gîte très tôt en compagnie d’un pèlerin sportif. Il avait parcouru 50km la veille. Il n’a par contre ni le temps de visiter ni de manger des quetsches qui jalonnent le parcours. Jujube tente de le suivre mais c’est dur. Nous le quittons à Béduer. A Corn, Jujube se coince dans une rue étroite et commence à paniquer. Et par un hasard extraordinaire, je rencontre André Larivière et sa copine Christelle à Corn. André vient de faire un jeûne très éprouvant contre le nucléaire et était en train de contempler la résurgence qui jaillit dans ce village. Nous discutons pendant deux bonnes heures, notamment de l’importance de l’engagement « par les tripes » ce qui décrit bien ce qu’il a pu faire à Paris et mon périple actuel.

Je monte sur le plateau calcaire et passe par les plus beaux sentiers entre des murets. Et que c’est agréable de marcher sur l’herbe. Je rencontre Anne et Thierry qui rénovent une ancienne forge dans le centre du village de Grèzes. Je prend une douche avec un bidon et expérimente une toilette sèche de maison. La vraie décroissance.

Grèzes-Espédaillac-Reilhac 01/09

Je passe la matinée avec Thierry et le petit Noé qui expérimente la chevauchée d’âne jusqu’au village d’Espédaillac. Nous faisons un petit tour à l’auberge.

Je suis en colère contre les chasses privées qui me font traverser des km en plus. Les sentiers équestres font des tours et détours. Leur but est de nous balader mais pas de nous permettre de nous déplacer. Je passe par Reilhac en vivant un magnifique lever lunesque et une belle marche à sa clarté. Puis je me fatigue en marchant le long des barbelés de l’armée. J’ai su plus tard que le centre militaire de Gramat est un centre d’expérimentation d’armes utilisant l’uranium appauvri. De nombreuses manifestations ont eu lieu pour les dénoncer. Quel horrible moyen de recycler les déchets radioactifs.

Reilhac- Gramat 02/09

Je déguste beaucoup de salades sauvages. Je passe la soirée avec Michel qui édite de petits livres bien sympathiques sur de nombreux thèmes tant culturels que politiques.

Gramat- Rocamadour 03/09

Je continue à marcher par de chouettes sentiers herbus. Je déguste et prend goût des cornouilles. Il faut les ramasser bien quand elles tombent et qu’elles sont molles et juteuses. Elles dégagent alors toute leur saveur acidulée et sucrée.

Je finis par descendre de ce Causse par un sentier glissant pour les sabots ferrés de Jujube. Rocamadour a fière allure ... de loin. De près ce sont des boutiques et des restaurants. Toutes les devantures ont été massacrées. Jujube devient une grande attraction touristique. Comme les sœurs de Notre Dame de Rocamadour sont restées muettes au téléphone, je me retrouve « au château ». Juste au moment où tout était convenu. Jujube fait juste un petit braiment de contentement. Cela fait problème, les 4 prêtres survivants du lieu vont être réveillés. J’ai dû me résoudre à la laisser un peu plus loin avec un étalon tout moucheté pour la nuit. Mais tout semble bien se passer, ils semblent inséparables à brouter de concert.

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Ceci est une autoroute avec de l'herbe par dessus.

Rocamadour- Belcastel 04/09

Je repars par le Causse. Je marche devant et jujube clopine derrière. Une fois j’attend, une fois elle attend, on s’entend bien. Je ne crois plus les discours d’autorité sur l’âne, ça ne marche pas. La douceur et les encouragements par contre bien plus.

Le soutien des gens m’aide beaucoup à continuer.

Belcastel – Lanzac 05/09

J’ai suivi la vallée de l’Ouysse qui serpente depuis Rocamadour. Je me suis baigné dans la fontaine du Truffé, une espèce de trou d’eau très claire avec une continuation par un gouffre rempli d’eau bien visible. On a l’impression que des serpents de mer pourraient en sortir. En tout cas en posant les pieds sur le sable, quelque chose a bougé...

En arrivant à Belcastel, je me suis donné en spectacle en passant devant une quinzaine de tablées de ce restaurant réputé. Au détour, j’ai été touché un serveur qui a accouru pour signifier son soutien. Il m’avait vu sur France 3 ! Puis le cuisinier en chef m’a proposé de camper là. Il rêve de partir en âne lui aussi. J’ai continué un peu plus loin. Nous avons bivouaqué sous un pommier dans une vigne abandonnée. Que de fruits à déguster.

Le pont sur la Dordogne est étroit. Mais un automobiliste a su attendre et prendre le temps que je passe tout en gardant le sourire. Je garderai son sourire dans ma mémoire. Une petite fille est sortie encore dans sa robe de chambre et Jujube l’a vue et s’est mise à braire. On a vu une petite fille fascinée dire au revoir à l’âne.

Un chien aboyait, la femme était toute affairée à tout gérer. Le petit garçon s’est approché, les yeux grands ouvert, c’est comme sur les livres d’enfants. Il a crié hihan !

Je passe cette autoroute nouvellement construite. C’est bien ils ont fait des efforts en construisant un toit de verdure. Ils ont fait un passage pour les gens. Par rapport à la vallée du Rhône c’est bien mieux. Une autoroute écologique ? On peut continuer à construire plus d’autoroute et s’y déplacer. Cela semble être un petit bonbon donné aux écologistes. Malheureusement on ne résoudra pas les problèmes écolos en mettant des toits aux autoroutes. Il y a encore l’autoroute ! Et les véhicules qui y circulent fonctionnent encore au pétrole, qui crée tant de misères par son exploitation, et les voitures, une fois sorties de l’autoroute, pertuberont encore nos villes et campagnes.

Lanzac (près de Souillac) 05-06-07/09

Nous arrivons chez Philippe et Rachelle par la nationale 20. La même que je redoutais à vélo lorsque j’habitais il y a bien longtemps dans la banlieue sud de Paris.
A l’arrivée chez mes nouveau hôtes, je commence par une phase de désinfection totale, c’est que je suis piqué de partout par des aoûtats ou autres bestioles du même type. Tout passe à la machine et je prend une douche brûlante. Ces piqûres infernales ne reviendront pas.
Je passe quelques jours bien agréables à Lanzac près de Souillac. Remettant à jours mes notes et classant les photos. Nous discutons beaucoup et c’est très sympa. Philippe a fait de nombreux petits boulots et en est arrivé à un dégoût du travail. Il a par exemple travaillé dans une entreprise de congélation où l’on passe toute la journée à –30°C pour déplacer des œufs en barre par exemple. La vie semble effrayante dans ce genre d’emploi où les pauses ne sont même pas comptées dans les heures de travail. Travailler pour produire des choses inutiles dans ce genre d’emplois éreintants ne le convint pas. L’ânesse a permis de créer des liens avec les voisins qui lui ont offert un champ magnifique, mais elle aime plutôt rester dans l’étable ou socialiser pendant leurs repas.
Mes hôtes et Anne-mairie, membres d’Attac auront organisé une chouette conférence à laquelle viendront une cinquantaine de personnes.
Les débats sont intenses. Difficile d’admettre l’idée de réduction du pouvoir d’achat (Je parle d’abord de baisse du « vouloir d’achat ») et l’idée d’ajustement de l’espace de consommation fait peur. Mais en général je ressens un grand soutien.
Je me suis senti un peu incompris lorsqu’un participant m’a félicité pour mon action puis a ajouté que lui même pouvait être écologique car il avait de l’argent mais que ce n’était pas donné à tout le monde. L’écologie semble parfois liée à des consommations spécifiques (panneaux solaires, maison à la campagne) mais on ne se demande pas forcément si au total on participe moins à l’extraction de ressources. J’ai deux voitures mais je suis écolo car j’ai trois vélos. Disons-le une fois pour toutes, la richesse monétaire n’est pas nécessaire pour être écolo, car l’idée est de réduire les besoins et donc les coûts de manière absolue. Si on évite d’avoir une voiture et qu’on achète une bicyclette il n’y a pas besoin d’être plus riche, si on achète des panneau solaires et que l’on se met à consommer très peu, et que l’on supprime le recours à d’autres formes d’énergie comme le fuel, alors il n’y a pas besoin d’être riche. Bien sûr il faut gérer son argent dans le temps pour être en mesure de faire des investissements frugaux sur le long terme. Il faut être en mesure d’investir dans des produits durables remplaçant d’autres qui le sont moins, et pour cela il faut bien s’organiser, s’organiser à plusieurs. Reste il est vrai que de nombreuses choses sont chères dans notre système économique actuel alors qu’elles devraient être faciles d’accès. Comme l’accès à la terre, l’accès à des biens productifs ou immobiliers anciens. Il est certainement inacceptable que certaines personnes puissent se faire une richesse en revendant des terrains ou des vieilles maisons par exemple. Cela justifie à mon avis dans le cadre économique actuel, le recours pour certain-e-s à une aide sociale étatique.
L’approche de pas mal de gens est de trouver un moyen alternatif de vivre par l’offre de thérapies, par des transactions immobilières, sortant du cadre de travail normal mais en donnant parfois de bons revenus. Même s’il est certainement intéressant humainement pour nous-même de sortir des cadres de travail avilissants et stressant, de se débrouiller sans l’état et sans travailler dans une entreprise qui nous exploite. Mais ce n’est pas vraiment écologique si on continue à suivre le modèle occidental destructeur de la piscine, des voyages incessants en avion ou voiture, du grand parking, de la maison secondaire (et j’en passe…)
C’était fantastique de retrouver différentes personnes que j’avais invité en passant dans le lot. Il y avait notamment des membre d’un groupe international de randonneurs croisés sur le chemin, qui dans le cadre de mes études de « statisticien de chemin » avaient tou-te-s opté-e-s pour « une décroissance de la consommation des habitants des pays riches » sauf une qui se posait des question au niveau des services.

Lanzac - Calviac-en-périgord 07/09

On m’offre des pommes « je vous ai vu dans le journal », un magasinier m’a vu à la télé : « j’ai été touché par votre voyage », ça y est la renommée me poursuit. Après de chouettes traversées dans les bois, j’arrive à Carlux. Je décide d’aller visiter les jardins artistiques de Cadiot à un km de là. Avec une entrée en potager, de belles œuvres d’art africain plongées dans la nature, des lieux magiques et conviviaux baignés dans la nature exubérante, c’est vraiment une chouette réalisation qui leur a pris 20 ans. Le but était de « créer un jardin moderne associant art et nature » et non pas de reproduire de l’ancien.
Une école avec des ados en difficulté vient me voir avec une formatrice touchée par mon périple et toutes les choses fortes que je vis ; le fait que j’aille vers la mer, que je lutte contre la maladie de cette manière là. C’était intéressant de devoir rester très simple dans mon discours pour m’adapter à ce public.

Je suis hébergé le soir par Sandrine. Et je rencontre pour la première fois Jean-Paul qui aura organisé mon passage en Dordogne. Nous dégusterons ensemble le repas préparé par Sandrine. Les filles de Sandrine sont adorables et adorent Jujube. Je dors une nouvelle fois dans une caravane. Sandrine rénove sa maison de manière impressionnante, il y a tellement de belles choses et se lance dans le massage. Elle a une belle philosophie.

Calviac-Sarlat 08/09

Par un détour dans ce magnifique Périgord noir, j’arrive par hasard au niveau d’un piquet de grève, les grévistes me font de grands signes invitants. « Je vous ai vu à la télé, c’est vous qui vous promenez avec un âne ». Ils m’invitent à partager leur repas. Je leur présente la décroissance. Le conflit social à l’entreprise De Lama dure longtemps. Difficile d’admettre pour les patrons que les travailleurs français aient des droits sociaux.

J’arrive au Cambord
Une trentaine de personnes sont venues pour participer à une soirée débat dans une magnifique demeure tenue par Hélène Bichon et son mari. Nous partageons de nombreux plats auxquels chacun-e a contribué. Les lustres pleins de bougies sont magnifiques. De nombreux participants voudraient créer l’autonomie mais pas forcément en renonçant à l’argent. Nous discutons beaucoup sur le thème : même si tout le monde admet l’importance de l’autonomie, faut-il pour autant se retirer de la société et abandonner l’idée de proposition politiques ? A une heure du matin, j’ai beau dire que les solutions doivent être l’œuvre de chacun-e, je dois donner mes solutions pour la décroissance soutenable.

Sarlat- les Eyzies 09/09

Rude journée. Je pars au lever du jour et je marche 14 heures et environ 30 km.
Je passe par la belle ville de Sarlat. On m’offre un café. Je décide de passer par St André d’Allas. Une artiste sympathique, Bernadette Chambard présente à la soirée d’Hélène m’invite à un thé.
Aux Eyzies, haut lieu de découvertes préhistoriques, un vendeur de vin m’offre un verre. Il a un point de vue idéal sur les 4X4 qui passent. Il viendra à la soirée. Une serveuse abonnée à la décroissance, s’arrête de travailler pour venir me féliciter chaleureusement, elle m’a reconnue. La patronne l’enjoint à continuer le travail.
J’arrive enfin chez Herbert et Isabelle, un allemand qui a développé une chouette ferme à chevaux et sa copine, ancienne membre des communautés de l’arche. Je dors encore une fois dans une caravane, l’ancienne demeure sobre et temporaire de tous ceux et celles qui ont fait un retour à la terre.

Les Eyzies-Rouffignac-St Cernin de Reilhac 10/09

Je repars le lendemain par la voie ferrée. Je rencontre des chasseurs qui font la vaisselle dans une clairière. Pour eux la chasse semble être une excuse à la rencontre familiale. « Si on poursuit une bête et qu’il est 11h, on la laisse et on va rejoindre les autres pour le repas ». Ils refusent les 4x4, ils débroussaillent les chemins, des chasseurs modèles quoi. Je continue dans les chemins pleins de ronces. Jujube regarde un pré à l’herbe magnifiquement verte. Elle doit penser : « va-t-on réellement trouver une herbe plus verte ailleurs ? ».
Je passe par Fleurac. Puis je marche un long bout de route jusqu’à Rouffignac. Ce sera l’occasion de faire un apparition quasiment publique car de nombreuses personnes parfois déjà croisées me voient marcher là et s’arrêtent. Rouffignac a été totalement détruit pendant la guerre et n’a donc pas le charme des vieux villages périgourdins. Mais les gens sont adorables. A plusieurs reprises on veut m’inviter.
Marc m’invitera à un pot. C’est un sympathique chef d’entreprise revenu dans la région. A force de discuter les magasins sont fermé. Comme quoi la convivialité est très bonne pour réduire la consommation. En fait, je ne le savais pas du tout mais Plazac est un grand centre spirituel, surtout bouddhiste, de nombreuses personnes de nombreux pays sont venus vivre ici pour s’en rapprocher. Un milliardaire américain avait donné une propriété à des tibétains. Il avait paraît-il regardé la carte du monde, et après une étude multicritère avait choisi Plazac (tout proche) comme endroit le plus agréable au monde.

Je suis fasciné par tous ces petits jardinets productifs qui existent encore. C’est vraiment la bonne période pour les récoltes de légumes et fruits.
Je fais la présentation à Plazac. Il y aura 25 personnes environ. Les discussions sont intéressantes. Un élu vert, Jérôme Mativet, aura des réactions intéressantes en demandant quelle pourrait être une politique locale décroissantesque. Il voulait aussi des objectifs concrets définis dans le temps. Dans ce canton, 30 % des électeurs votent pour les verts.
Jean-Paul a réalisé dans son expérience de développement des SELs qu’il ne suffit pas de créer une nouvelle monnaie mais qu’il faut aussi que se développe une structure de production locale (artisanat, cultures vivrières, plombiers…) pour éviter que les SELs ne soient qu’un échange de massages et autres thérapies mais qu’elle représente vraiment une alternative au système actuel. Il faut alors une certaine prise en charge du groupe pour qu’existent alors ces productions plus utilitaires. On tend alors vers une sorte d’écovillage dont les échanges sont basés sur une monnaie locale.
Le concept de décroissance est souvent perçu négativement. Pour de nombreuses personnes il ne faut pas de principe basé sur une création de limite, il ne faut surtout pas que cela diminue. C’est en fait très symptomatique que le concept de décroissance soit à priori perçu négativement. Le travail est justement – non pas de promouvoir l’idée selon laquelle toute croissance est négative, bien sûr que certaines croissances sont positives - mais de remettre en cause la perception a priori négative dégagée par le concept de décroissance (et bien sûr qu’il existe des décroissances négatives !). C’est bien sûr fondamental pour une société qui est arrivée à un trop plein, qui est affligée d’une véritable tumeur sociétale gravissime, d’entrevoir positivement certaines réductions. Une personne qui veut guérir doit percevoir positivement la réduction des causes qui génèrent son mal, sinon il reste malade.
Je dors dans la caravane.

Rouffignac 11/09

Journée de repos à Rouffignac. Je fais une interview sympathique pour une radio locale.
Thomas arrive à vélo le soir depuis Périgueux. C’est chouette de le rencontrer après tant de temps à ne s’être parlé qu’au téléphone.

Rouffignac- Fossemagne 12/09

Jujube se déplacera cette journée-là sans moi, cette fois. Thomas passe par le château de l’herm après avoir passé un bon moment au marché à discuter et vendre des journaux. Il faudrait faire ces apparitions aux marchés plus souvent. Il nous rejoint le soir.

J’ai passé la journée à St Pierre de Frugie où se donne un sympathique éco-festival. Les gens du festival ont été très sympa de m’ouvrir leur programme à la dernière minute. Je présente mes transparents devant une belle audience qui aura dû m’attendre _ d’heure à cause d’un petit quiproquo. Je rencontre Loïc qui fait un périple similaire à vélo qui a fini une thèse sur l’effet de serre, et de nombreuses personnes sympathiques. Je voudrais passer plus de temps en cet éco-centre du Périgord pleins de gens sympathiques et riches en expériences et visions. L’ambiance n’est pas du tout commerciale mais montre des réalisations pratiques de maisons écologique, une en paille, une en bois, une en terre, une en chanvre. Ils ont même des toilettes à compost, enfin ! Et je ressens beaucoup de soutien.
Nous rencontrons nos hôte dans cette belle maison près de Fossemagne où nous partagerons un magnifique repas préparés par eux.
Nous passons par Limeyrat, la Trémouille, puis le moulin de Rozier où un anglais nous offrira une bière. Nous irons jusqu’au hameau de la Sudrie où habitent Dominique et son mari éleveurs de chèvres bio. Juste avant l’arrivée, Jujube fait un grand bond. Je me retourne et je vois le vélo sur le bord de la route avec les roues en l’air. Thomas avait disparu. Il était en contrebas indemne mais engoncé dans les broussailles.
Nous aurons une chouette discussion le soir autour du repas. Jean-François invité pour l’occasion nous parlera de ses activités. Il vend du purin d’ortie et de consoudes notamment et fait toutes sortes d’expérimentations intéressantes en agriculture.

Cubjac- Sorges 14/09

Nous passons par St Vincent sur l’Isle, puis Bujadelle et Sorges. Thomas restera pour la soirée avec Monsieur Ménard, producteur de foie gras. Je passerai la soirée avec tout un groupe qui tente de faire un projet sur un grand terrain militaire, le causse de l’Isle. Une quinzaine de personnes bien sympathique m’écoutent présenter la décroissance soutenable, et le périple avec l’ânesse... et nous débattons dans cette ambiance très chaleureuse et conviviale.

Sorges – Thiviers 15/09

J’arriverais à Thiviers par la route Napoléon, toute droite, évitant les habitations, ce type de route était typique d’une mentalité qui fait fi des réalités locales et des gens surtout, comme quoi ce n’est pas nouveau. Je passe tout près du Cluzelet où le centre Partage détient 30 âne-sse-s (prêt-e-s à partir pour des aventures décroissantesques avec d’autres ? avis aux amateurs).
Je tenterai de passer par la voie ferrée, mais comme elle est remplie de ronces, je dois passer par cette horrible nationale. J’en ai assez des camions. J’arrive enfin à Thiviers, destination que je me suis longtemps donné. Mes parents (Yves et Blandine), deux tantes (Annette et Michelle) et Thomas sont là pour m’accueillir.
J’arrive dans ce grand couvent où Maurice Pagat et Francis font un travail énorme de production du journal Partage. Ils ont lancé en leur temps le concept de syndicat de chômeurs.

Thiviers 16/09

Le couvent est un bâtiment énorme, qui a une histoire. Des jeunes femmes à problèmes étaient gardées ici. Ce lieu énorme a été rénové par une trentaine de chômeurs pendant plusieurs années. De nombreux habitants de Thiviers pensent que le couvent est hanté. Est-ce parce que de nombreuses chauves-souris ont élu domicile dans le bâtiment ? Maurice s’amuse à nous raconter que des chaises peuvent changer d’endroit toutes seules pendant la nuit. A part les tableaux qui vous suivent des yeux quand vous marchez (je rigole), je n’ai vu aucun phénomène étrange.

Thiviers 17/09

Ça y est le colloque intitulé « décroître pour embellir » commence. Petit à petit les participants arrivent. C’est intéressant de rencontrer tant de gens motivés par la décroissance depuis de nombreuses années.

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