Je passe par Livinhac-le-haut, Montredon, St Felix. Je marche en compagnie de pèlerins. Je suis touché par la réaction saine d’incompréhension quand une personne ne comprend pas que les journaux et politiciens soutiennent encore plus de croissance dans les pays riches.
J’écrase beaucoup de mouches de trou du cul d’ânes (mouches plates). Une activité qui occupe. Elles ont une forme spéciale et carapace qui leur permet de résister aux fouettements de queue.
Je bivouaque le soir à coté d’un gîte qui était sensé être ouvert. Toute la nuit Jujube communiquera par le téléphone d’âne (communication par braiments, c’est incompréhensible pour les êtres humains).
Je passe la journée à Figeac. Chouettes rencontres et discussions dans les rues de Figeac. Horrible expérience d’achat en grande surface avec Jujube. Rien ne semble organisé pour les ânes dans ces grandes surfaces !
Je dépose l’enquête statistique à la Cassagnole, un sympathique gîte pour pèlerins. Je déposerai ces feuilles dans différents autres endroits. J’ai maintenant de magnifiques cartes de visite en tant que « statisticien de chemin ».
Je quitte le gîte très tôt en compagnie d’un pèlerin sportif. Il avait parcouru 50km la veille. Il n’a par contre ni le temps de visiter ni de manger des quetsches qui jalonnent le parcours. Jujube tente de le suivre mais c’est dur. Nous le quittons à Béduer. A Corn, Jujube se coince dans une rue étroite et commence à paniquer. Et par un hasard extraordinaire, je rencontre André Larivière et sa copine Christelle à Corn. André vient de faire un jeûne très éprouvant contre le nucléaire et était en train de contempler la résurgence qui jaillit dans ce village. Nous discutons pendant deux bonnes heures, notamment de l’importance de l’engagement « par les tripes » ce qui décrit bien ce qu’il a pu faire à Paris et mon périple actuel.
Je monte sur le plateau calcaire et passe par les plus beaux sentiers entre des murets. Et que c’est agréable de marcher sur l’herbe. Je rencontre Anne et Thierry qui rénovent une ancienne forge dans le centre du village de Grèzes. Je prend une douche avec un bidon et expérimente une toilette sèche de maison. La vraie décroissance.
Je passe la matinée avec Thierry et le petit Noé qui expérimente la chevauchée d’âne jusqu’au village d’Espédaillac. Nous faisons un petit tour à l’auberge.
Je suis en colère contre les chasses privées qui me font traverser des km en plus. Les sentiers équestres font des tours et détours. Leur but est de nous balader mais pas de nous permettre de nous déplacer. Je passe par Reilhac en vivant un magnifique lever lunesque et une belle marche à sa clarté. Puis je me fatigue en marchant le long des barbelés de l’armée. J’ai su plus tard que le centre militaire de Gramat est un centre d’expérimentation d’armes utilisant l’uranium appauvri. De nombreuses manifestations ont eu lieu pour les dénoncer. Quel horrible moyen de recycler les déchets radioactifs.
Je déguste beaucoup de salades sauvages. Je passe la soirée avec Michel qui édite de petits livres bien sympathiques sur de nombreux thèmes tant culturels que politiques.
Je continue à marcher par de chouettes sentiers herbus. Je déguste et prend goût des cornouilles. Il faut les ramasser bien quand elles tombent et qu’elles sont molles et juteuses. Elles dégagent alors toute leur saveur acidulée et sucrée.
Je finis par descendre de ce Causse par un sentier glissant pour les sabots ferrés de Jujube. Rocamadour a fière allure ... de loin. De près ce sont des boutiques et des restaurants. Toutes les devantures ont été massacrées. Jujube devient une grande attraction touristique. Comme les sœurs de Notre Dame de Rocamadour sont restées muettes au téléphone, je me retrouve « au château ». Juste au moment où tout était convenu. Jujube fait juste un petit braiment de contentement. Cela fait problème, les 4 prêtres survivants du lieu vont être réveillés. J’ai dû me résoudre à la laisser un peu plus loin avec un étalon tout moucheté pour la nuit. Mais tout semble bien se passer, ils semblent inséparables à brouter de concert.
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Ceci est une autoroute avec de l'herbe par dessus.
Je repars par le Causse. Je marche devant et jujube clopine derrière. Une fois j’attend, une fois elle attend, on s’entend bien. Je ne crois plus les discours d’autorité sur l’âne, ça ne marche pas. La douceur et les encouragements par contre bien plus.
Le soutien des gens m’aide beaucoup à continuer.
J’ai suivi la vallée de l’Ouysse qui serpente depuis Rocamadour. Je me suis baigné dans la fontaine du Truffé, une espèce de trou d’eau très claire avec une continuation par un gouffre rempli d’eau bien visible. On a l’impression que des serpents de mer pourraient en sortir. En tout cas en posant les pieds sur le sable, quelque chose a bougé...
En arrivant à Belcastel, je me suis donné en spectacle en passant devant une quinzaine de tablées de ce restaurant réputé. Au détour, j’ai été touché un serveur qui a accouru pour signifier son soutien. Il m’avait vu sur France 3 ! Puis le cuisinier en chef m’a proposé de camper là. Il rêve de partir en âne lui aussi. J’ai continué un peu plus loin. Nous avons bivouaqué sous un pommier dans une vigne abandonnée. Que de fruits à déguster.
Le pont sur la Dordogne est étroit. Mais un automobiliste a su attendre et prendre le temps que je passe tout en gardant le sourire. Je garderai son sourire dans ma mémoire. Une petite fille est sortie encore dans sa robe de chambre et Jujube l’a vue et s’est mise à braire. On a vu une petite fille fascinée dire au revoir à l’âne.
Un chien aboyait, la femme était toute affairée à tout gérer. Le petit garçon s’est approché, les yeux grands ouvert, c’est comme sur les livres d’enfants. Il a crié hihan !
Je passe cette autoroute nouvellement construite. C’est bien ils ont fait des efforts en construisant un toit de verdure. Ils ont fait un passage pour les gens. Par rapport à la vallée du Rhône c’est bien mieux. Une autoroute écologique ? On peut continuer à construire plus d’autoroute et s’y déplacer. Cela semble être un petit bonbon donné aux écologistes. Malheureusement on ne résoudra pas les problèmes écolos en mettant des toits aux autoroutes. Il y a encore l’autoroute ! Et les véhicules qui y circulent fonctionnent encore au pétrole, qui crée tant de misères par son exploitation, et les voitures, une fois sorties de l’autoroute, pertuberont encore nos villes et campagnes.
Nous arrivons chez Philippe et Rachelle par la nationale 20.
La même que je redoutais à vélo lorsque j’habitais
il y a bien longtemps dans la banlieue sud de Paris.
A l’arrivée chez mes nouveau hôtes, je commence par une phase
de désinfection totale, c’est que je suis piqué de partout
par des aoûtats ou autres bestioles du même type. Tout passe à
la machine et je prend une douche brûlante. Ces piqûres infernales
ne reviendront pas.
Je passe quelques jours bien agréables à Lanzac près de
Souillac. Remettant à jours mes notes et classant les photos. Nous discutons
beaucoup et c’est très sympa. Philippe a fait de nombreux petits
boulots et en est arrivé à un dégoût du travail.
Il a par exemple travaillé dans une entreprise de congélation
où l’on passe toute la journée à –30°C
pour déplacer des œufs en barre par exemple. La vie semble effrayante
dans ce genre d’emploi où les pauses ne sont même pas comptées
dans les heures de travail. Travailler pour produire des choses inutiles dans
ce genre d’emplois éreintants ne le convint pas. L’ânesse
a permis de créer des liens avec les voisins qui lui ont offert un champ
magnifique, mais elle aime plutôt rester dans l’étable ou
socialiser pendant leurs repas.
Mes hôtes et Anne-mairie, membres d’Attac auront organisé
une chouette conférence à laquelle viendront une cinquantaine
de personnes.
Les débats sont intenses. Difficile d’admettre l’idée
de réduction du pouvoir d’achat (Je parle d’abord de baisse
du « vouloir d’achat ») et l’idée d’ajustement
de l’espace de consommation fait peur. Mais en général je
ressens un grand soutien.
Je me suis senti un peu incompris lorsqu’un participant m’a félicité
pour mon action puis a ajouté que lui même pouvait être écologique
car il avait de l’argent mais que ce n’était pas donné
à tout le monde. L’écologie semble parfois liée à
des consommations spécifiques (panneaux solaires, maison à la
campagne) mais on ne se demande pas forcément si au total on participe
moins à l’extraction de ressources. J’ai deux voitures mais
je suis écolo car j’ai trois vélos. Disons-le une fois pour
toutes, la richesse monétaire n’est pas nécessaire pour
être écolo, car l’idée est de réduire les besoins
et donc les coûts de manière absolue. Si on évite d’avoir
une voiture et qu’on achète une bicyclette il n’y a pas besoin
d’être plus riche, si on achète des panneau solaires et que
l’on se met à consommer très peu, et que l’on supprime
le recours à d’autres formes d’énergie comme le fuel,
alors il n’y a pas besoin d’être riche. Bien sûr il
faut gérer son argent dans le temps pour être en mesure de faire
des investissements frugaux sur le long terme. Il faut être en mesure
d’investir dans des produits durables remplaçant d’autres
qui le sont moins, et pour cela il faut bien s’organiser, s’organiser
à plusieurs. Reste il est vrai que de nombreuses choses sont chères
dans notre système économique actuel alors qu’elles devraient
être faciles d’accès. Comme l’accès à
la terre, l’accès à des biens productifs ou immobiliers
anciens. Il est certainement inacceptable que certaines personnes puissent se
faire une richesse en revendant des terrains ou des vieilles maisons par exemple.
Cela justifie à mon avis dans le cadre économique actuel, le recours
pour certain-e-s à une aide sociale étatique.
L’approche de pas mal de gens est de trouver un moyen alternatif de vivre
par l’offre de thérapies, par des transactions immobilières,
sortant du cadre de travail normal mais en donnant parfois de bons revenus.
Même s’il est certainement intéressant humainement pour nous-même
de sortir des cadres de travail avilissants et stressant, de se débrouiller
sans l’état et sans travailler dans une entreprise qui nous exploite.
Mais ce n’est pas vraiment écologique si on continue à suivre
le modèle occidental destructeur de la piscine, des voyages incessants
en avion ou voiture, du grand parking, de la maison secondaire (et j’en
passe…)
C’était fantastique de retrouver différentes personnes que
j’avais invité en passant dans le lot. Il y avait notamment des
membre d’un groupe international de randonneurs croisés sur le
chemin, qui dans le cadre de mes études de « statisticien de chemin
» avaient tou-te-s opté-e-s pour « une décroissance
de la consommation des habitants des pays riches » sauf une qui se posait
des question au niveau des services.
On m’offre des pommes « je vous ai vu dans le
journal », un magasinier m’a vu à la télé :
« j’ai été touché par votre voyage »,
ça y est la renommée me poursuit. Après de chouettes traversées
dans les bois, j’arrive à Carlux. Je décide d’aller
visiter les jardins artistiques de Cadiot à un km de là. Avec
une entrée en potager, de belles œuvres d’art africain plongées
dans la nature, des lieux magiques et conviviaux baignés dans la nature
exubérante, c’est vraiment une chouette réalisation qui
leur a pris 20 ans. Le but était de « créer un jardin moderne
associant art et nature » et non pas de reproduire de l’ancien.
Une école avec des ados en difficulté vient me voir avec une formatrice
touchée par mon périple et toutes les choses fortes que je vis
; le fait que j’aille vers la mer, que je lutte contre la maladie de cette
manière là. C’était intéressant de devoir
rester très simple dans mon discours pour m’adapter à ce
public.
Je suis hébergé le soir par Sandrine. Et je rencontre pour la
première fois Jean-Paul qui aura organisé mon passage en Dordogne.
Nous dégusterons ensemble le repas préparé par Sandrine.
Les filles de Sandrine sont adorables et adorent Jujube. Je dors une nouvelle
fois dans une caravane. Sandrine rénove sa maison de manière impressionnante,
il y a tellement de belles choses et se lance dans le massage. Elle a une belle
philosophie.
Par un détour dans ce magnifique Périgord noir, j’arrive par hasard au niveau d’un piquet de grève, les grévistes me font de grands signes invitants. « Je vous ai vu à la télé, c’est vous qui vous promenez avec un âne ». Ils m’invitent à partager leur repas. Je leur présente la décroissance. Le conflit social à l’entreprise De Lama dure longtemps. Difficile d’admettre pour les patrons que les travailleurs français aient des droits sociaux.
J’arrive au Cambord
Une trentaine de personnes sont venues pour participer à une soirée
débat dans une magnifique demeure tenue par Hélène Bichon
et son mari. Nous partageons de nombreux plats auxquels chacun-e a contribué.
Les lustres pleins de bougies sont magnifiques. De nombreux participants voudraient
créer l’autonomie mais pas forcément en renonçant
à l’argent. Nous discutons beaucoup sur le thème : même
si tout le monde admet l’importance de l’autonomie, faut-il pour
autant se retirer de la société et abandonner l’idée
de proposition politiques ? A une heure du matin, j’ai beau dire que les
solutions doivent être l’œuvre de chacun-e, je dois donner
mes solutions pour la décroissance soutenable.
Rude journée. Je pars au lever du jour et je marche
14 heures et environ 30 km.
Je passe par la belle ville de Sarlat. On m’offre un café. Je décide
de passer par St André d’Allas. Une artiste sympathique, Bernadette
Chambard présente à la soirée d’Hélène
m’invite à un thé.
Aux Eyzies, haut lieu de découvertes préhistoriques, un vendeur
de vin m’offre un verre. Il a un point de vue idéal sur les 4X4
qui passent. Il viendra à la soirée. Une serveuse abonnée
à la décroissance, s’arrête de travailler pour venir
me féliciter chaleureusement, elle m’a reconnue. La patronne l’enjoint
à continuer le travail.
J’arrive enfin chez Herbert et Isabelle, un allemand qui a développé
une chouette ferme à chevaux et sa copine, ancienne membre des communautés
de l’arche. Je dors encore une fois dans une caravane, l’ancienne
demeure sobre et temporaire de tous ceux et celles qui ont fait un retour à
la terre.
Je repars le lendemain par la voie ferrée. Je rencontre
des chasseurs qui font la vaisselle dans une clairière. Pour eux la chasse
semble être une excuse à la rencontre familiale. « Si on
poursuit une bête et qu’il est 11h, on la laisse et on va rejoindre
les autres pour le repas ». Ils refusent les 4x4, ils débroussaillent
les chemins, des chasseurs modèles quoi. Je continue dans les chemins
pleins de ronces. Jujube regarde un pré à l’herbe magnifiquement
verte. Elle doit penser : « va-t-on réellement trouver une herbe
plus verte ailleurs ? ».
Je passe par Fleurac. Puis je marche un long bout de route jusqu’à
Rouffignac. Ce sera l’occasion de faire un apparition quasiment publique
car de nombreuses personnes parfois déjà croisées me voient
marcher là et s’arrêtent. Rouffignac a été
totalement détruit pendant la guerre et n’a donc pas le charme
des vieux villages périgourdins. Mais les gens sont adorables. A plusieurs
reprises on veut m’inviter.
Marc m’invitera à un pot. C’est un sympathique chef d’entreprise
revenu dans la région. A force de discuter les magasins sont fermé.
Comme quoi la convivialité est très bonne pour réduire
la consommation. En fait, je ne le savais pas du tout mais Plazac est un grand
centre spirituel, surtout bouddhiste, de nombreuses personnes de nombreux pays
sont venus vivre ici pour s’en rapprocher. Un milliardaire américain
avait donné une propriété à des tibétains.
Il avait paraît-il regardé la carte du monde, et après une
étude multicritère avait choisi Plazac (tout proche) comme endroit
le plus agréable au monde.
Je suis fasciné par tous ces petits jardinets productifs
qui existent encore. C’est vraiment la bonne période pour les récoltes
de légumes et fruits.
Je fais la présentation à Plazac. Il y aura 25 personnes environ.
Les discussions sont intéressantes. Un élu vert, Jérôme
Mativet, aura des réactions intéressantes en demandant quelle
pourrait être une politique locale décroissantesque. Il voulait
aussi des objectifs concrets définis dans le temps. Dans ce canton, 30
% des électeurs votent pour les verts.
Jean-Paul a réalisé dans son expérience de développement
des SELs qu’il ne suffit pas de créer une nouvelle monnaie mais
qu’il faut aussi que se développe une structure de production locale
(artisanat, cultures vivrières, plombiers…) pour éviter
que les SELs ne soient qu’un échange de massages et autres thérapies
mais qu’elle représente vraiment une alternative au système
actuel. Il faut alors une certaine prise en charge du groupe pour qu’existent
alors ces productions plus utilitaires. On tend alors vers une sorte d’écovillage
dont les échanges sont basés sur une monnaie locale.
Le concept de décroissance est souvent perçu négativement.
Pour de nombreuses personnes il ne faut pas de principe basé sur une
création de limite, il ne faut surtout pas que cela diminue. C’est
en fait très symptomatique que le concept de décroissance soit
à priori perçu négativement. Le travail est justement –
non pas de promouvoir l’idée selon laquelle toute croissance est
négative, bien sûr que certaines croissances sont positives - mais
de remettre en cause la perception a priori négative dégagée
par le concept de décroissance (et bien sûr qu’il existe
des décroissances négatives !). C’est bien sûr fondamental
pour une société qui est arrivée à un trop plein,
qui est affligée d’une véritable tumeur sociétale
gravissime, d’entrevoir positivement certaines réductions. Une
personne qui veut guérir doit percevoir positivement la réduction
des causes qui génèrent son mal, sinon il reste malade.
Je dors dans la caravane.
Journée de repos à Rouffignac. Je fais une interview
sympathique pour une radio locale.
Thomas arrive à vélo le soir depuis Périgueux. C’est
chouette de le rencontrer après tant de temps à ne s’être
parlé qu’au téléphone.
Jujube se déplacera cette journée-là sans moi, cette fois. Thomas passe par le château de l’herm après avoir passé un bon moment au marché à discuter et vendre des journaux. Il faudrait faire ces apparitions aux marchés plus souvent. Il nous rejoint le soir.
J’ai passé la journée à St Pierre
de Frugie où se donne un sympathique éco-festival. Les gens du
festival ont été très sympa de m’ouvrir leur programme
à la dernière minute. Je présente mes transparents devant
une belle audience qui aura dû m’attendre _ d’heure à
cause d’un petit quiproquo. Je rencontre Loïc qui fait un périple
similaire à vélo qui a fini une thèse sur l’effet
de serre, et de nombreuses personnes sympathiques. Je voudrais passer plus de
temps en cet éco-centre du Périgord pleins de gens sympathiques
et riches en expériences et visions. L’ambiance n’est pas
du tout commerciale mais montre des réalisations pratiques de maisons
écologique, une en paille, une en bois, une en terre, une en chanvre.
Ils ont même des toilettes à compost, enfin ! Et je ressens beaucoup
de soutien.
Nous rencontrons nos hôte dans cette belle maison près de Fossemagne
où nous partagerons un magnifique repas préparés par eux.
Nous passons par Limeyrat, la Trémouille, puis le moulin de Rozier où
un anglais nous offrira une bière. Nous irons jusqu’au hameau de
la Sudrie où habitent Dominique et son mari éleveurs de chèvres
bio. Juste avant l’arrivée, Jujube fait un grand bond. Je me retourne
et je vois le vélo sur le bord de la route avec les roues en l’air.
Thomas avait disparu. Il était en contrebas indemne mais engoncé
dans les broussailles.
Nous aurons une chouette discussion le soir autour du repas. Jean-François
invité pour l’occasion nous parlera de ses activités. Il
vend du purin d’ortie et de consoudes notamment et fait toutes sortes
d’expérimentations intéressantes en agriculture.
Nous passons par St Vincent sur l’Isle, puis Bujadelle et Sorges. Thomas restera pour la soirée avec Monsieur Ménard, producteur de foie gras. Je passerai la soirée avec tout un groupe qui tente de faire un projet sur un grand terrain militaire, le causse de l’Isle. Une quinzaine de personnes bien sympathique m’écoutent présenter la décroissance soutenable, et le périple avec l’ânesse... et nous débattons dans cette ambiance très chaleureuse et conviviale.
J’arriverais à Thiviers par la route Napoléon,
toute droite, évitant les habitations, ce type de route était
typique d’une mentalité qui fait fi des réalités
locales et des gens surtout, comme quoi ce n’est pas nouveau. Je passe
tout près du Cluzelet où le centre Partage détient 30 âne-sse-s
(prêt-e-s à partir pour des aventures décroissantesques
avec d’autres ? avis aux amateurs).
Je tenterai de passer par la voie ferrée, mais comme elle est remplie
de ronces, je dois passer par cette horrible nationale. J’en ai assez
des camions. J’arrive enfin à Thiviers, destination que je me suis
longtemps donné. Mes parents (Yves et Blandine), deux tantes (Annette
et Michelle) et Thomas sont là pour m’accueillir.
J’arrive dans ce grand couvent où Maurice Pagat et Francis font
un travail énorme de production du journal Partage. Ils ont lancé
en leur temps le concept de syndicat de chômeurs.
Le couvent est un bâtiment énorme, qui a une histoire. Des jeunes femmes à problèmes étaient gardées ici. Ce lieu énorme a été rénové par une trentaine de chômeurs pendant plusieurs années. De nombreux habitants de Thiviers pensent que le couvent est hanté. Est-ce parce que de nombreuses chauves-souris ont élu domicile dans le bâtiment ? Maurice s’amuse à nous raconter que des chaises peuvent changer d’endroit toutes seules pendant la nuit. A part les tableaux qui vous suivent des yeux quand vous marchez (je rigole), je n’ai vu aucun phénomène étrange.
Ça y est le colloque intitulé « décroître pour embellir » commence. Petit à petit les participants arrivent. C’est intéressant de rencontrer tant de gens motivés par la décroissance depuis de nombreuses années.